5 avr. 2012

Me parlez pas j'ai des hémorroïdes.


La vie que je mène est tout sauf mouvementée. Une vie de pacha pour un flemmard qui pourrait paraître à n'importe qui ne l'étant pas très ennuyeuse. Elle l'est également pour moi. L'existence d'un singe de laboratoire repenti enfermé dans sa cave réaménagée avec quelques drogues, médicaments, alcools et thé glacé me plaît pourtant. Le plus pénible au final, ce n'est peut être que d'en sortir parfois et, plutôt qu'au mien, me confronter à votre ennui à vous qui ne paraissez toujours pas vous enthousiasmer ni pour les oiseaux, ni pour le rap, ni pour rien d'intéressant.

Je ne l'ai jamais vraiment caché à personne, j'ai un amour presque infini pour Plus Belle La Vie. Voilà bientôt huit ans (je m'en étonne moi même devant l'article wikipédia) que je regarde ce feuilleton sans jamais m'en être lassé. J'avais alors commencé à regarder plus dans le soucis de me moquer de ma mère (qui s'était laissée tenter par quelques épisodes) que dans celui de rater ma vie. Il se trouve que c'est aujourd'hui ma mère qui se moque de moi. Je me rappelle avec tendresse et nostalgie ce temps où les épisodes étaient rediffusés à deux heures du matin, à neuf heures et demie ainsi que tous d'affilée le samedi. Une époque où je passais ainsi une grande partie de mon temps devant la susnommée série, à analyser un peu plus chacune de leurs situations de vie.


J'ai depuis ce temps là (ou plus exactement depuis la création de ce blog, c'est à dire bientôt quatre me semble-t-il – libre à vous de créer une page wikipédia pour qu'on puisse le vérifier gaiement à toute heure de la journée) très envie d'écrire un article avec comme toile de fond PBLV, en témoigne les quelques BROUILLONS SECRETS qui parsèment notre arrière boutique virtuelle. L'envie est bien là, mais je dois avouer me casser les dents sur cet article. Il me faut être exigeant avec moi-même (pour relever votre niveau), et je ne veux en aucun cas écrire quelque chose d'insignifiant qui n'ajouterait aucune plus-value à notre camp, celui des amateurs fiers de PBLV.

Le sujet initial de l'article est plus ou moins dans ma tête, même si au moment où je vous écris tout cela je viens de me réveiller d'une nuit où, une fois de plus, je n'ai que trop peu dormi, alors que le café ne semble plus me faire le même effet depuis que j'en bois un à deux litres quotidiennement. Ainsi l'avertissement qui suivra sera très probablement inutile, mais cet avertissement, le précédent, ou plutôt celui qui commençait ce paragraphe, après tout, est là pour vous avertir que mon avertissement de base ne servira qu'à gagner du temps. Cet avertissement est donc le suivant: il ne s'agit en aucun cas d'une critique de PBLV, ce ne sont que des remarques subjectives concernant l'avis non pas de ma mère, mais bel et bien le mien, moi, Babouin (mais vous pouvez aussi m'appeler Babouin l'Oiseau si vous voulez), probablement le plus grand fan de ce merveilleux feuilleton depuis sa création.


Je ne tomberais pas dans le piège du « C'était mieux avant » qui pourrait très bien un jour vous faire avoir des rapports sexuels avec la moustache d'Akhenaton. Ayant cependant l'expérience suffisante (concernant, en tout cas, PBLV) pour pouvoir en juger, il me semble qu'un changement est intervenu, et que l'on peut ainsi séparer en deux périodes (pas forcément distinctes) menées à chaque fois par une LIGNE MAJEURE sensée guider la créativité des scénaristes.

Oh, oui, bien sûr, c'était mieux avant.

Pour ceux qui ne regardent pas (malheureusement, dans nos trois lecteurs avérés, d'ailleurs kikoo, tous regardent - avec plus ou moins d'assiduité), le virage opéré ces derniers temps (je m'en excuse mais je ne saurais vous dire exactement quand celui ci fût effectif, il y a deux, trois ans, peut être, certainement plus, ou moins) pour passer de « l'ancienne version » (non en fait allez vous faire enculer, je retire mes excuses) à la nouvelle apparaît très clairement comme étant tourné vers le plus grand public, avec un nombre toujours plus important de scènes comiques, un joli format 16/9 pour les plus gays d'entre vous, la jolie caméra qui va avec et tout un tas d'autres machins que je n'éclaircirais pas ici, tous résultat j'imagine d'une augmentation des moyens financiers en conséquence du succès. Et alors que peu à peu, les anciens personnages se font oublier, voire disparaissent, pour laisser place à de nouveaux, il est temps me semble-t-il d'opérer un retour en arrière sur ce qu'était PBLV avant, en se fondant sur les souvenirs erronés que me laisse ma très mauvaise mémoire.

PBLV s'est créé sur un certain terreau, et s'il n'y paraît pas à première vue, celui-ci semble tout droit sorti de l'anus d'un monstre tueur de série B. Faisant la course aujourd'hui pour ravir les grands fans de films policier ou d'action (dernièrement par exemple, des enquêtes un peu sérieuses à propos de ces sujets qu'on préfère abordés par Gucci Mane) avec des scènes chorégraphiées telles des balais Franco-Frinçais, PBLV s'échappe peu à peu de son héritage stupide, démesuré et absurde qui faisait son charme. L'occasion de rappeler quelques faits majeurs qui firent l'histoire de notre feuilleton.


Les récents épisodes, un peu plus enclins à se mêler à la réalité (ils en restent dans les faits tout de même très éloignés) s'écartent beaucoup des premières saisons dans lesquelles nous avions droit à quelques situations bien moins terre à terre. Prenons pour premier exemple les pérégrinations de notre ancien ami le Docteur Livia. Docteur un peu mystique approchant de la cinquantaine, il pratique la psychiatrie à Marseille depuis, je suppose, de nombreuses années. L'hypnose notamment, dont il fera usage avec une habitante du Mistral, Charlotte le Bihac. Je vous passerais la majorité des détails. Livia se trouve être un vilain fou qui aime tuer des femmes tous les onze ans. Ce rituel un peu excentrique (qui prendra ici pour cible Charlotte) aura alors pour conséquence d'attirer des ennuis à Bruno Livia, qui finira par sauter d'une falaise pour échapper à l'ennemi (la police, évidemment). Après une chute de cinquante mètres et une réception, il faut croire, sur des rochers, ce dernier est naturellement porté disparu.


Vous pourriez légitimement croire qu'encore une fois je vous ai fait du charme, et que je vous ai encore menti à propos de la grandeur et de l'importance de ce que je m'apprêtais à vous révéler. Et vous avez tort de le penser. Il n'en est rien.

Une saison passe, pendant laquelle de nombreux événement, que nous tairons pour le moment, s'inscrivent dans la mythologie PBLV. Le temps seulement d'oublier un peu ce porté disparu que n'importe quel être humain sensé et un minimum pragmatique se devra de penser mort. Un vieux général arrive avec son infirmière au Mistral, petit quartier de la Cité Phocéenne qui semble-t-il aurait une gravité particulière qui attirerait à lui les ennuis comme la terre les pommes. Un vieux général donc, dont je n'ai aucun souvenir, et une mystérieuse infirmière qui, je crois, nique avec Rudy, et d'autres aussi. Cette jeune fille nous intéresse particulièrement. Le général meurt, je crois. Aude Estévar, la jeune infirmière, est plus ou moins secrètement persuadée d'être la fille du DOCTEUR LIVIA (!1!1!! :O) qui, visiblement, n'est pas mort dans sa chute, je me cite: «  de cinquante mètre et (d')une réception, il faut croire, sur des rochers », et je peux à présent arrêter de mettre des choses en italique.

Tel un fantôme pervers et juif (cf: le nez), monsieur Livia revient d'entre les morts où nous l'avions déjà tous enterré. La bonne nouvelle est qu'il n'a pas l'air résolu à cesser ses attitudes de satyre aussi turgescent que manipulateur. On apprend qu'Aude, petite dégénérée placée en asile sous les griffes de Livia où elle aurait subit des séances d'hypnose (certainement orgiesques) pendant lesquelles le docteur se serait fait passer pour son père.

Cet article me semble maintenant un peu long. Il est donc temps pour un léger entracte. Mettez vous à l'aise dans ce salon rococo, en slip, faites couler la liqueur que je puisse prendre des photos et vous faire chanter avec. Appréciez ce petit air de musique autrichienne, qui précède la reprise SOUDAINE de votre ennui.


REPRISE

Alors que j'ai déjà dû perdre tous les hypothétiques lecteurs, et moi même dans une certaine mesure, le Docteur Livia, aidé par Aude, prend en otage la meuf ex-pute, Agathe, de Castelli, flic suspicieux, chauve et ex alcoolique, pour voler l'héritage de ce dernier qu'il avait reçu du général mort quelques lignes plus haut. Cet article m'épuise.

La pute avec le couteau de Livia sous la gorge.

Je ne vous embêterais pas plus longtemps avec cette histoire, et ce même si j'ai déjà trahi mes promesses quant à tous ces détails que je ne devais pas vous révéler. Ces histoires de revenant, PBLV ne les a pas faites surgir qu'une seule fois. Le policier homosexuel qui avait arrêté Livia suite aux événements racontés ci-dessus a LUI AUSSI vécu une seconde fois, le tout dans une histoire de mafia, de repenti, de regrets, et de cocaïne. A peu près. Un moment si tiré par les cheveux qu'il nous aura tous rendu chauves (on connaît désormais le coupable), et qui ne peut bien sûr arriver qu'au mistral. Je vous passe cette fois ci VRAIMENT les détails, vous n'aurez qu'à vous renseigner par vous même et vous sortir les doigts du cul si vous n'avez que ca à faire, saloperies.

Le travail de scénariste à PBLV, doit être, il faut le croire, l'un des métiers les plus stressant qui soit. J'imagine qu'une forte consommation de drogue est de rigueur dans les bureaux, ce qui expliquerait ces moments de mysticismes, allant même parfois jusqu'à invoquer le Diable LUI-MÊME sous les traits d'un homme d'affaire peu scrupuleux (Léonard Vassago, qui se servira lors de la saison 3 de ses pouvoirs maléfiques pour foutre le bordel et gagner un maximum d'argent sur le dos de ses victimes, toutes impuissantes. Il meurt immolé par sa femme dans une scène hautement symbolique – les flammes/le diable, imbéciles). Si les épisodes sont toujours pleins de cette fraîche naïveté qui fait leur charme, la « tentation mainstream » redirige celle-ci, comme je le disais plus haut, vers des sujets moins aptes à choquer par leur absurdité (malgré tout, une récente affaire de drogue synthétique appelée le SNOOP a ravivé mes espoirs, la drogue en question apparaissant à l'écran sous la forme camouflée de dragées maritaux).

La liste d'évènements farfelus ne s'arrête pas là, et si le nombre de revenants s'arrête à deux (ce qui est déjà très grand, oser le faire une fois dans un feuilleton si terre à terre étant tout de même une prouesse en soi, s'y prendre à plusieurs reprises relève du génie), de nombreux fous croiseront les chemins de notre quartier préféré, heureux mais parsemé de malchance, le Mistral.


Évoquons ainsi « Kamsky », qui, je crois, était un haut fonctionnaire de police le jour, et grand ponte de la maquerellerie européenne la nuit, tué par Castelli qui était en fait le VRAI PERE de la FILLE de Kamsky, mais également le jeune homme bégayant dont le nom m'est sorti de la tête, qui, rejeté de PRESQUE tous et moqué décida d'organiser une SUPER SOIREE, de faire croire à sa mort pour rendre les gens présents fous et paranoïaques dans le but de les tuer ensuite. Les amours incestueux implicitement assumés (la « tueuse au visage d'ange »), la mystérieuse double vie d'un homme (Frank Vecchio/Ruiz) devenu espion/plombier pour le compte des services secrets français suite au meurtre d'un jeune homme alors qu'il était dans un gang, ou bien les diverses histoires de libertinage sont aussi là pour nous rappeler les grandes heures d'une série influencée, consciemment ou non, par un certain cinéma si peu représenté à la télévision.

Il reste très probablement bien d'autres événements de ce genre qui resteront ici sous silence, mais ceux qui précèdent semblent s'accorder sur ce que je voulais développer (sur ce que je voulais vous faire croire que j'allais développer, en tout cas). La mystique de PBLV et du quartier du Mistral, véritable triangle des bermudes européen, touché par l'infortune, le meurtre, l'adultère et bien d'autres maux plus que n'importe quel autre lieu, est toujours présente (dans une moindre mesure). Et je ne doute pas avoir affaire un jour encore à quelques tragédies sur fond de sexualité dépravée, d'amour du pouvoir et de fantômes. Mais nous pouvons constater une tendance, malheureuse, à s'assagir un peu avec le temps, et à s'éloigner ainsi des bases (inavouées) de l'inspiration de ce beau feuilleton, la série B.


Rendons à PBLV ce qui lui est dû: d'avoir par le passé su faire passer au nez et à la barbe de tous un peu d'absurdité quotidienne et presque infinie, et d'offrir un divertissement hautement attractif où l'on se demandait ce qu'ils allaient inventer pour repousser encore les limites de l'impossible et du déraisonnable. Nous ne pouvons à ce stade qu'espérer de voir le parti pris scénaristique reculer de ses histoires récentes pour opérer un retour à leur premiers amour, la spiritualité et le paranormal. Encourageons-les dans ce sens.

Vous aurez remarqué que le personnage (je tairais ici son nom, vous le reconnaîtrez seuls ou pas, allez vous faire foutre) le plus marquant le Plus Belle la Vie manque à l'appel de ce (trop) long article. La raison en est qu'il fera sûrement dans l'avenir l'objet d'un article, peut être plus, ici ou ailleurs à moins que notre meilleur ami L'ECHEC revienne encore traîner par chez nous.

Je vous laisse maintenant tout le temps qu'il vous faudra pour oublier la lecture de ce qui vient de défiler devant vos yeux. Quant à moi, je vais aller tenter de grappiller d'autres allocations puis me soûler