28 mars 2012

WE BACK BITCHAZZ


Laissez moi simplement finir mon verre, que je vous vomisse dessus.

Je redoute l'été comme peu de choses dans ce monde. Alors que tous autour de moi se réjouissent de la venue cette saison si chaude pour un singe de ma qualité, je vis un enfer. Il me serait difficile de hiérarchiser les différents points qui me font penser que l'on pourrait bel et bien enlever l'été du calendrier et s'en passer sans que cela soit insupportable. Il me semble que peu parmi vous se jetteraient nus dans les orties pour défendre ma cause.

Ce sont tout d'abord vos élans de sociabilité qui me répugnent, et qui nous poussent à un moment ou un autre à nous rencontrer et à passer des moments dont, soyons honnêtes, nous aurions parfaitement pu faire abstraction. Et si seulement s'arrêtait là mon calvaire, je pourrais à l'évidence rester terré dans ma cave, volets fermés, comme si souvent je le fais. Mais il ne s'arrête pas là. Habitant en effet un immeuble outrageusement sociable, je suis confronté depuis que j'y habite à toutes sortes de situations auxquelles je ne trouve, et vraisemblablement ne trouverais, aucun réponse. Mentionnons par exemple LE FOU, dont l'histoire est en « projet d'écriture » ici même depuis bientôt un an (ce n'est, dans les faits, juste une idée de plus que ma mémoire a jugé bon de mettre sur le côté pour une durée indéterminée), ou encore tous ces gens n'habitant pas l'immeuble qui se sont retrouvés, et se retrouverons, dans la cour pour des rassemblements surprises devant, ou presque, ma fenêtre.

Continue de sourire Babouin, ta vengeance est si proche.

Les joies de l'habitat au rez-de-chaussée me font connaître une fraîcheur de tout instant pendant cette période, et ce malgré la fournaise dans laquelle vous évoluez tous. Mais cette bénédiction ne vient pas seule, et en contrepartie, me voilà forcé à vivre ces mêmes conversations où l'on me laisse à peine parler, chaque été, avec des individus sauvages (certains ont mêmes des scorpions tatoués sur les bras), des cochons, qui parfois même viennent en famille. Je vous passerais pour le moment les détails de cette histoire toute aussi inintéressante que la votre.

Car ce n'est pas seulement en cela que l'été est une horreur. L'été est un TOUT (dont j'avais déjà parlé ici même il y a presque trois ans pile poil, à cette époque où j'en avais beaucoup moins. Des poils). Un tout dégoûtant où se mêlent les odeurs corporelles de mes tant détestés semblables, me poussant par la même à adopter une hygiène se rapprochant de l'irréprochable, et ce souvent, j'en ai honte, car troublé par ces femmes complices du Soleil et de l'entité Judéo-maçonnique qui s'habillent si court, si fleuri, en taille haute parfois, dans l'unique but j'imagine de troubler nos sens, et particulièrement les miens, plus fragiles que ceux d'un moine.


Je pourrais continuer de lister tout ce qui m'exècre là dedans, mais ce serait gaspiller un temps précieux que je pourrais consacrer à ne rien faire. Un évènement intervient à plusieurs reprises, chaque année, lors de cette saison. Il se trouve que je ne supporte pas le vivre, que j'y suis toujours très gêné, car en présence d'une grande partie des éléments qui fondent ma haine de l'été, mais que malheureusement, comme poussé par mes gênes de campagnard, je ne peux éviter. Il s'agit bien évidemment des fêtes votives, qui constituent d'où je viens l'unique moyen de boire beaucoup, rapidement, et pas cher.

Je ne m'adresserais ainsi qu'aux seuls d'entre vous qui, campagnards parmi la boue et les orgies, connaissent l'atmosphère lourdes des soirées moites sur fond de disco des champs, de ces danses au rythme binaire des plus redoutés des tubes de ces 40 dernières années. L'on pourrait idéalement éviter ces rassemblements, faire comme s'ils n'existaient pas, bien sûr. Je vous demande cependant de ne pas me juger. Seuls ceux qui connaissent l'ennui abyssal des campagnes Vauclusiennes, qui plus est d'un village où il n'y a même pas de retrait bancaire, comprendront que l'on puisse en arriver à cette extrémité: avoir envie, ne serait-ce qu'un instant, d'aller se divertir dans une fête votive.

Suivra après ceci un petit guide pour les plus démunis d'entre vous qui ne savent pas comment gérer ce genre d'évènements:

Ceci.

1/ Dans le cas où vous les auriez gardé, veillez à ouvrir vos anciens cahiers de classe. Vous pourriez y trouver des informations concernant vos camarades d'il y plusieurs années que vous avez malencontreusement oublié mais qui n'en ont pas fait autant avec vous. Avec un peu de chance, vous y trouverez aussi quelques anecdotes que ces individus pourraient tout à fait vous ressortir. Si jamais comme moi vous avez brûlé votre scolarité, je ne peux plus rien pour vous. Vous devrez affronter comme vous pouvez cette future soirée.

2/ L'observation sera votre plus grande qualité en arrivant sur ces lieux de dépravation consanguine. En tâchant d'être le plus sobre possible, examinez discrètement la scène et trouvez les individus qui paraissent êtres saouls depuis quelques semaines avant la fête. Ceux-ci pourraient très bien vous mettre dans des situations cocasses. Toujours accoudés aux bars, ils n'hésiteront pas à se lancer dans un affrontement soit violent, soit titubant dans leur brouillard, tantôt pleins de sentiments d'homosexualité refoulée et tantôt de la colère qui en découle. Si jamais vous êtes dans le besoin, faites un tour d'horizon des gens aux alentours pour repérer ceux qui vous apprécient et qui ne sont ni étudiants, ni chômeurs: ils pourraient très bien se révéler généreux.


3/ Tâchez également, si jamais c'est le cas, de cacher vos réserves de petite drogue. Ne l'oubliez pas, vous êtes ici le pic assiette. A cause d'elles, vous pourriez subitement vous retrouver avec beaucoup d'anciennes connaissances qui voudraient alors renouer contact.

Un bon exemple d'une "attitude suspecte".

4/ Ayez le regard le plus fuyant possible. Cette astuce vous permettra d'éviter un certain nombre de personnes indésirables. La méthode à cependant ses limites. Les susnommés indésirables, pris par l'ambiance faite de fausse fumée et d'éclairages colorés avec tant de mauvais goût pourraient vous courir après, voire même vous sauter dessus avec une joie non partagée.

Venir avec sa propre milice présente certains avantages.
Attention cependant à ne pas se faire mal voir.

5/ Plaidez alors l'ivresse et la drogue pour rester silencieux, répondre évasivement et ne faire absolument aucun effort d'articulation. Voilà qui pourrait déplaire à votre interlocuteur, ce qui le laissera seul face à la décision d'arrêter de vous fréquenter, devant lui-même trouver une excuse pour mettre fin à cette conversation qui avait pourtant si bien commencée.


6/ Vous ne pourrez bien sûr pas éviter toutes les conversations. Après tout, maintenant que vous êtes là, autant se mettre activement à la recherche d'un intérêt, quel qu'il soit, à cette soirée et partager quelques moments avec les moins déplaisant parmi vos convives. Enfouir au fond de vous votre humour s’avérera une solution parfaite pour sauver ce qu'il vous reste de votre envie de passer un bon moment. Une blague que vous seul comprenez nécessitera des explications et dépensera donc bien plus d'énergie qu'un rire non sincère. Évitez au mieux l'humour antisémite. (ndlr: notez qu'au même titre que l'humour, vos convictions antisémites sont aussi à camoufler.)

7/ Au cours de la soirée, ne vous faites pas remarquer autrement que pour votre irrésistible laideur ou vos divins pas de danse et restez le plus longtemps possible. Vous passerez un long moment à attendre que la place se vide, l'ennui sera intense, et vous n'aurez comme consolation que le malheur des ces gens qui doivent (plus ou moins) ranger l'endroit. Mais une fois qu'ils seront partis viendra le moment du réconfort. Alors que vous êtes tout seul, ou bien accompagné de gens de confiance, dirigez vous vers les congélateurs de la buvette. Il se pourrait très bien que ceux-ci, s'ils sont à l'extérieur, soient ouverts et encore pleins. Profitez en pour faire quelques réserves de vos boissons préférées pour votre consommation, mais n'oubliez pas non plus celle qui, malgré son goût ignoble, vous sera tout de même très utile plus tard: la red bull. Son utilité ne sera pas dans le fait de vous réveiller, à moins que vous soyez une immense tarlouze (et dans ce cas, veuillez quitter ce satané site). Gardez les précieusement, vous pourriez très bien en faire échange ou commerce lors de la prochaine fête votive! Si, d'aventure, vous y retourniez.  


Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour ne pas finir violé mal en point au milieu de ces êtres tous plus étranges les uns que les autres. Ne me remerciez pas, pas tout de suite en tout cas, ce n'est que le début du nouveau début, putes.