4 févr. 2011

Enculez vous sous les étoiles.

Je n'ai pas pour habitude d'être vif d'esprit en société. Je feins d'être bête – si bien que j'en viens à me demander si je ne le suis pas vraiment. J'avais avant la fâcheuse tendance de parler bouquin ou musique avec les vagins sur pattes. Ceux-là donc qui utilisent les-dites pattes pour partir en courant. Il m'est apparu au regard de ma triste vie sexuelle – comment pourrait-elle au juste être qualifiée de triste alors qu'elle n'existe pas? Elle ne fait même pas parti de la fiction. – que cette technique ne marchait pas. Et puis l'alcool me désappointe. Un bon ami baiseur, dont les ambitions d'antan étaient de consacrer sa vie à l'agriculture, se plaisait à faire remarquer aux jeunes filles, tandis que j'observais avec tant de lubricité leurs courbes jusqu'à inonder de salive ma cavité buccale, mes bonnes notes au bac. Les réactions étaient prévisibles, et je n'ai bien sûr fait que regarder.


Mes tentatives de bêtise, réussies ou non, ne m'ont jamais menée très loin. Répondre que l'on n'aime pas les nègres étant trop fin pour la plèbe, j'avais bien dû me résoudre à tenter de converser avec ces inférieurs êtres. J'ai toujours en souvenir cette fois où j'avais pris part à une fête jonchée de hipsters et de bourgeois tantôt UMP (ndlr: Mr Loose buvait les paroles d'une jeune chrétienne pourtant très laide, invoquant l'alcool comme excuse.), tantôt Gauchistes de marché. Un jeune homme avec comme un air d'imbécile (cf Chris Prolls) m'avait rejoint dans la salle de bain, que j'avais alors colonisé. Ne sachant que répondre à ses remarques débiles (passant sur les détails, je vous en donne un aperçu: « Alors on se fait une contre soirée!!! ».), je lui avais dit que son cardigan était très féminin, et que je voyais là une invitation à le traiter d'homosexuel. C'en était suivi un sourire arrogant face à ma pénible ivresse, et une nouvelle tentative de conversation: 'Sur quoi tu fondes tes propos?'. Toujours avec le même rictus inepte.


Après quelques minutes où mon haleine d'ivrogne se mêlait à mon argumentation bancale, du fait de mon taux d'alcool, je lui dis qu'un ami en portait aussi, que je n'en avais rien à faire, et que de toute façon je n'aimais pas mes amis. Une éternité plus tard, il était parti. Quand à moi, j'allais m'avachir, la tête dans le siège de porcelaine blanche, pour y verser tel un cubis mes dernières gorgées de vin rosé bon marché.

Un exemple parmi tant d'autres.


Vous avez donc devant un pauvre homme. Et pourtant, à votre étonnement – je lis déjà dans vos yeux la crainte – je vais ici procéder à un petit manuel de séduction.

Étant passé expert, ou presque – ou presque pas – vous pouvez bien entendu avaler mes conseils, les retenir, et les appliquer. Ils vous mèneront vers une vie agréable, jonchée de bonheurs peu courants mais au combien salutaires.

Silence, procédons:

I Ne montrez pas votre sexe immédiatement. Les dames frivoles y verront une tentative de détourner la conversation, et penseront alors qu'elles ne vous intéressent pas. Grossière erreur. Si vous êtes en slip kangourou, n'utilisez pas la petite poche du devant pour y mettre votre briquet. Ces même dames penseront que vous voulez leur mettre, passez moi l'expression, le feu au cul.


II Quand vous dansez, évitez de gesticuler. Bougez simplement les bras, sur le rythme basique de la musique qui passe, tout en évitant le salut nazi qui, bien que charmant et d'une autorité sexuelle outrancière, n'est pas encore accepté en société. (Leur politique écologiste légèrement avant-gardiste est toujours incomprise. Ndlr: au demeurant, on n'a toujours pas fait de meilleur engrais.) Adoptez un sourire niais à peine visible, avec un air charmeur. Les femmes vous observeront de loin avec envie.


III Mon père m'a dit un jour: 'Pour ton premier rendez-vous galant, évite la salade.' En effet, de petits bouts peuvent se loger dans les dents. De même, prenez garde au charbon lors de vos soirées barbecue.


IV Lorsque l'on aborde votre situation, ne dites pas, comme j'ai pu le faire: 'Je ne fais rien. Je regarde des épisodes de South Park, et j'écoute de la musique.' Cette intervention pourrait mener l'interlocutrice à vous haïr, ou à dévoiler sa prétention à être imbécile. Contentez vous de dire: 'Je bosse chez Facebook.' Evitez le classique: 'J'ai le sida', qui n'a plus le même succès que dans les années 80 ou encore le fameux: 'J'ai la lèpre', à part si vous vivez en Afrique (où cette particularité pourrait vous donner un point commun avec votre tendre et probable future femelle).

V Lorsque vous avez réussit à ramener chez vous la susnommée putain, cuisinez lui un petit plat, dévoilant ainsi une part de créativité mise au service du quotidien qui séduira cette dernière. Si vous faites des patates, ne les découpez pas en croix gammées, le motif étant souvent mal vu dans certaines communautés.

VI Si vous convoitez une militante active de l'UMP, voici une petite astuce qui pourrait vous aider. Au moment où la petite s'apprête à rentrer chez elle, dites de façon assez peu distincte 'J'ai la gaule'. Deux possibilités s'offrent ainsi à vous. Dans la première, la catin prude prendra un air outré, vous disant ensuite 'Comment oses-tu me dire ça? On se connait à peine!'. Deux possibilités (dichotomie, quand tu nous tiens) s'offrent à vous encore une fois: soit vous dites 'Je parlais seulement du Général', prenant le risque d'être face à une militante progressiste, et donc de la perdre à jamais, soit 'Mais enfin, je disais simplement « J'aime la Gaule! »', solution beaucoup plus sûre face à une probable patriote. Dans le cas, et c'est la deuxième possibilité, où la jeune fille aurait apprécié que vous preniez les choses en main (ndlr: ne pas prendre son sexe, cf I), dirigez vous vers l'endroit de votre choix pour construire l'avenir de notre grand, plus par le prestige que par la superficie, pays, la France.


Sans vraiment vous avoir pré-mâché tout le travail, vous avez ici de quoi faire afin de rencontrer au plus vite l'amour.

Je vais quand à moi m'allumer un cigare, me servir un autre verre de Bourbon et continuer à rater ma vie, tout en distillant de précieux conseils.